Pour aller plus loin – Invisible mais audible : protéger sa voix à l’ère de l’IA
Cette section permet d’approfondir les connaissances, de zoomer sur le chercheur et ses publications.
- Pour aller plus loin

Points à retenir
La signature vocale, un identifiant à risque : La voix transmet des informations sensibles qu’il est essentiel de protéger face aux risques d’usurpation et de manipulation.
La fusion de la recherche et de l’industrie avec Nijta : L’anonymisation vocale devient accessible grâce à la valorisation des recherches via la startup Nijta.
Une innovation guidée par l’éthique : Chaque avancée est accompagnée d’une réflexion éthique pour prévenir les détournements et respecter les droits des utilisateurs.
Exemples de méthodologie
L’équipe d’Emmanuel Vincent s’appuie sur diverses méthodologies et technologies pour développer des algorithmes d’anonymisation vocale :
Analyse spectrale et temporelle : outils d’analyse poussés pour décortiquer les moindres subtilités de la voix, de l’intonation aux variations rythmiques.
Algorithmes d’apprentissage profond : modèles fondés sur des réseaux de neurones artificiels entraînés à extraire et altérer les signatures vocales tout en conservant la clarté du discours.
Théorie de l’information : théorie mathématique permettant de mesurer la quantité d’information présente dans un signal et de prouver formellement la confidentialité, à travers la notion de confidentialité différentielle par exemple.
Connaissances linguistiques : utiles pour concevoir des algorithmes d’anonymisation indépendants de la langue utilisée.
Connaissances juridiques : nécessaires pour traduire les garanties mathématiques ou expérimentales d’anonymisation en garanties juridiques.
Collaborations du laboratoire
L’équipe d’Emmanuel Vincent collabore avec plusieurs acteurs institutionnels et industriels :
Inria : équipes de recherche à Lille, Lyon et Saclay sur la protection de la vie privée et l’équité en apprentissage automatique.
DFKI (Deutsches Forschungszentrum für Künstliche Intelligenz) en Allemagne : institut de recherche spécialisé en intelligence artificielle.
Partenariats avec des entreprises des secteurs de la cybersécurité et de la santé : intégration des solutions d’anonymisation dans des scénarios d’usage réels.
Publications et engagements scientifiques
Emmanuel Vincent a participé à de nombreuses conférences et a publié des travaux majeurs sur l’anonymisation vocale :
Conférences internationales : interventions au IEEE ICASSP et au Symposium sur la sécurité et la confidentialité dans la communication parlée.
Articles scientifiques : travaux sur l’approche générale d’anonymisation de la voix et sur le traitement spécifique du contenu verbal, de l’intonation et de la dynamique temporelle, ainsi que sur conception d’attaques biométriques pour l’évaluation des algorithmes développés.
Diffusion médiatique : interviews dans des médias comme France Info, Alliancy et Wired, contribuant à sensibiliser le public aux enjeux de la protection des données vocales.
Propriété intellectuelle et valorisation industrielle
Les recherches d’Emmanuel Vincent ont conduit à des avancées brevetées en matière d’anonymisation vocale. La startup Nijta, qu’il a cofondée, est née de cette volonté de valoriser scientifiquement ses travaux en les rendant accessibles aux secteurs économiques. Nijta propose des solutions sur mesure pour les entreprises, intégrant des technologies de protection vocale dans des secteurs sensibles comme la santé, les services clients et les plateformes numériques.
Anecdotes et actions citoyennes
Lors d’une démonstration publique, Emmanuel Vincent a présenté une expérience où un modèle d’anonymisation a été testé sur des enregistrements réels. Résultat : les auditeurs n’ont pas réussi à distinguer les voix anonymisées des voix originales, soulignant le potentiel de ces technologies.
Emmanuel Vincent insiste régulièrement sur la nécessité de démocratiser ces outils, afin qu’ils ne soient pas réservés aux grandes entreprises. Cette conviction a motivé sa collaboration avec des PME et des organisations de santé pour intégrer des solutions d’anonymisation adaptées à leurs besoins.
Ce travail de recherche représente plus qu’un défi scientifique : il s’inscrit dans une volonté de trouver un juste milieu entre droits des utilisateurs et capacité des entreprises à innover dans un monde numérique en constante évolution.